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Sky, si loin du ciel
Arrivée sur le Tour avec de grandes ambitions, l’équipe Sky rentre à Paris la musette vide. Pas de victoire d’étape
et personne dans le top 15.
BRADLEY WIGGINS sur le podium, une victoire d’étape pour Edvald Boasson Hagen... L’équipe britannique avait débarqué à Rotterdam avec son bus futuriste, ses Jaguar clinquantes, ses méthodes scientifiques et des ambitions plein le coffre. Trop pour un premier Tour de France. À Paris, le break Sky est resté bien vide. Quatrième en 2009 chez Garmin, « Wiggo » est perdu à la vingt-quatrième place, à 39’24’’ d’Alberto Contador. Ce n’est même pas le coureur le mieux classé de l’équipe : le Suédois Thomas Löfkvist le précède de sept places. Quant à Boasson Hagen, il a seulement réussi à accrocher deux troisièmes places dans des sprints. Le meilleur résultat du team Sky sur ce Tour ? Une deuxième place à Arenberg pour le jeune champion de Grande-Bretagne Geraint Thomas.
Dave Brailsford, le grand patron de l’équipe, ne peut que constater le raté de sa première Grande Boucle. « Bradley est peut-être 10 % moins fort que l’an dernier, c’est suffisant pour être relégué assez loin au général », estime le sorcier de la piste britannique, pour l’instant moins efficace sur la route.
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Brailsford a une explication à tout. « Giro plus difficile que celui de l’an dernier » pour justifier le mauvais Tour de Wiggins ; tendinite printanière de Boasson Hagen, « celui qu’on a vu cette année, ce n’est pas le vrai Edvald » ; abandon précoce de Simon Gerrans, « c’était notre joker si Bradley ne marchait pas ».
Au-delà des échecs individuels des uns et des autres, c’est la méthode Sky qui pose problème. Un système basé sur la rationalisation extrême de tous les paramètres. « Ils ne sont pas assez pragmatiques. Dans le cyclisme, tout ne tient pas dans des chiffres », juge Bob Stapleton, le patron de l’équipe HTC-Columbia. « La route, c’est très différent de la piste. Sur piste, vous pouvez réduire le facteur “imprévu” à 1 %, 2 %, confirme Jonathan Vaughters, le manager général de Garmin-Transitions. Sur route, vous pouvez l’abaisser à 25 %, pas plus. Il y a toujours un tas de trucs qui vous tombent dessus sans que vous puissiez faire quoi que ce soit. »
Sean Yates, directeur sportif de Sky sur le Tour, acquiesce : « Vous pouvez avoir le meilleur aérodynamisme possible, si vous n’avez pas les jambes, ça ne sert à rien. »
Symbole de la science défaillante des Britanniques : le prologue. Les météorologues maison avaient prévu un orage en soirée, du coup, Wiggins s’était élancé en milieu d’après-midi. Sous une pluie battante. Résultat : une 77e place indigne du triple champion olympique de poursuite.
Comme Brailsford est loin d’être un imbécile, des changements importants sont déjà annoncés pour la suite. Notamment dans un encadrement trop tendre pour la course la plus dure au monde. « Je recherche un ou deux directeurs sportifs, avoue Brailsford. Au départ, je ne voulais personne ayant été mêlé à une affaire de dopage, mais dès qu’on recherche quelqu’un de plus de trente-cinq ans et de très expérimenté, on n’en trouve quasiment pas qui n’ont jamais eu de soucis. Je vais peut-être devoir revoir mon jugement. » Le seul atout du team Sky, c’est le temps. « Ils disent qu’ils veulent donner un vainqueur britannique au Tour de France dans les cinq ans, rappelle Vaughters. Bon, il leur en reste encore quatre. »
Reste à durer. Avec un budget annuel estimé au minimum à 11 millions d’euros, la grande maison Murdoch, sponsor de l’équipe via Sky, n’acceptera sans doute pas un Tour 2011 du même cru que le 2010.
VINCENT HUBÉ